Résumé :
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L’ouvrage est consacré aux libres penseurs et aux mouvements représentant le patrimoine intellectuel de l’islam, que l’auteur oppose à l’islam doctrinaire des théologiens et des mosquées. Ce panorama balaie en neuf chapitres une longue période, de la mort du Prophète en 632, à 1979. La courte expérience des mu’tazilites* « premiers libres penseurs » de l’islam est extrêmement féconde (chap. 2). Après eux, le kalâm* s’épanouit avec les grands maîtres dialecticiens et théologiens de l’islam Ash‘arî, al-Ghazâlî et Ibn Taymiyya (chap. 3). Malek Chebel rend hommage au mouvement des Frères de la pureté de la seconde moitié du IXe siècle (chap. 4), à « l’esprit de Cordoue » avec Ibn Rushd qui selon lui donne « la tolérance en modèle » (chap. 5), et au soufisme (chap. 6). Les grandes figures et les courants représentatifs de la raison et de l’intellect (‘aql* en arabe), de même que le grand mouvement des sciences n’ont pu porter leurs fruits en terre d’Islam (chap. 7 et 8). La nahda* des réformateurs du XIXe siècle est aussi un échec, à l’exception peut-être de son impact dans la lutte contre le colonialisme (chap. 9). En conclusion l’auteur appelle l’islam à se défaire du « prêt-à-penser religieux » (p. 150) et à retrouver le bel élan donné par les libres penseurs. Il ne pourra y parvenir, selon lui, qu’en affirmant l’autonomie du sujet et se mettre « à l’école politique de la modernité (p. 151).
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