Résumé :
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La critique [evene] par Faustine AmoréC’est l’histoire d’"un perroquet prisonnier dans une cage à préjugés". Pour en sortir, il lui faudra braver son "allergie universelle", sa haine de l’humanité, son goût immodéré pour la solitude. Cet amer misanthrope, Eric-Emmanuel Schmitt le met en scène dans une de ces fables ontologiques dont il a le secret. Dernier-né de son ‘Cycle de l’invisible’, ‘Le sumo qui ne pouvait pas grossir’ est une nouvelle invitation à la découverte de la spiritualité. Le récit pose la question du nécessaire passage à l’âge adulte d’un enfant qui refuse de grandir, tout écrasé qu’il est par la "vaine manière de vivre de [ses] parents" telle que décrite par la Bible, par le poids d’un passé et d’opinions toutes faites qui l’empêchent de "grossir". Car, à l’image des précédents opus qui composent le cycle, Eric-Emmanuel Schmitt choisit une nouvelle fois le recours à la parabole pour livrer sa vérité. Point d’érudition savante ni de recherche esthétique : le ton est à la prose aérée et aérienne, à une sidérante concision censée frayer un chemin vers la connaissance. Au-delà du visible et du tangible, l’auteur invite qui veut atteindre la sagesse à faire fi de la rationalité et de la logique déductive pour s’accommoder de ce qui n’est pas maîtrisable. Comment ? En apprenant à maîtriser ce qui l’est : son corps (ici par la pratique du combat sumo) et ses émotions (grâce à la méditation et au bouddhisme zen).Si l’intention est séduisante, la dramatisation de la morale - toute croissance est le résultat d’un deuil - flirte avec le simplisme et le bâclé. A la manière d’une Amélie Nothomb, Eric-Emmanuel Schmitt semble brader son talent pour une écriture à la commande, en mode best-seller-assuré. C’est loin d’être mauvais, mais c’est surtout loin de l’excellence dont l’écrivain est capable. Essoufflement du génie ou flegme passager, sa maïeutique n’aurait pas souffert d’une légère surcharge po
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