Résumé :
|
Paris, 1817, enceinte de l'Académie Royale de Médecine. « Je n'ai jamais vu de tête humaine plus semblable à celle des singes ». Face au moulage du corps de Saartjie Baartman, l'anatomiste Georges Cuvier est catégorique. Un parterre de distingués collègues applaudit la démonstration. Sept ans plus tôt, Saartjie, quittait l'Afrique du Sud avec son maître, Caezar, et livrait son corps en pâture au public londonien des foires aux monstres. Femme libre et entravée, elle était l'icône des bas-fonds, la « Vénus Hottentote » promise au mirage d'une ascension dorée...Effigie, au sens littéral du terme, de la condition dans laquelle l'Occident a tenu la partie de l'humanité qu'il considérait inférieure, Saartjie Baartman est devenue, après la chute du régime d'apartheid, un symbole pour l'Afrique du Sud nouvelle, qui a demandé et obtenu la restitution de ses restes.Vénus noire raconte les cinq dernières années de cette odyssée misérable. Creusant encore le sillon de ses deux derniers films, L'Esquive (2003) et La Graine et le mulet (2007), Kechiche procède par grands blocs de narration. Au risque du malaise, chaque séquence va jusqu'au bout des actes et des pulsions des personnages. C'est le meilleur moyen pour démêler l'écheveau de racisme, de fantasmes, d'avidité, qui a fait le destin de Saartjie Baartman.
|