Quelle place pour la philosophie dans la société du covid-19 ?
Le philosophe ne vous offrira que de bonnes raisons pour vous livrer à la pratique philosophique : philosopher (comme dans l’antiquité grecque) pour atteindre la sagesse, mieux penser pour mieux vivre, philosopher pour trouver un sens à sa vie ; mais ses raisons parviendront-elles à être convaincantes ?
N’est-ce pas lorsque le réel nous échappe, lorsqu’il se déconstruit jusqu’à en perdre toute logique que l’expérience philosophique s’impose d’elle-même, naturellement ? C’est lorsque nous vivons, pour reprendre les termes du philosophe Jan Patocka, une « expérience négative » qui vient bouleverser tous nos repères que la philosophie devient impérative, vitale. Nous avons là une description assez juste de la situation que nous vivons : le covid-19 et les conséquences qui en découlent comme expérience négative.
La triple crise (sanitaire, politique et économique) a entraîné, pour beaucoup d’entre nous, une crise existentielle. Que faire ? A quoi bon ? Et après ? Ces interrogations s’imposent à nous et malgré nous. S’il n’y a pas peut-être pas de solutions, il y a néanmoins des réponses, celles que nous pourrons trouver par nous-mêmes, grâce à notre capacité à penser et à notre courage intellectuel. La force de la philosophie ne s’évalue-t-elle pas justement dans ces situations inédites, déstabilisantes et brutales ? Nous verrons ce que peut la philosophie lorsqu’elle est soumise à l’épreuve du réel.