Résumé :
|
Une odeur faite de sueurs mijotées, d'haleines de centaines d'hommes qui n'ont le droit de se doucher qu'une ou deux fois par semaine. Des gardiens de prison ou plutôt des gardiens d'hommes, drôle de métier. Le prétoire, fantasme obscur, sans visage, sans lumière. Des destinées à leur point de rupture. Des cellules de dix mètres carrés à partager à trois ou quatre. Des bruits étouffés, des mouvements restreints. La lettre qu'un détenu espère. La fin de peine qu'un détenu attend. Le colis. Le parloir. L'avocat qu'un détenu attend. Les heures et les jours de l'attente...Philippe Claudel a mis dans son livre, crûment, son expérience d'enseignant en prison durant une bonne décennie. Le Bruit des trousseaux se lit donc comme un témoignage, en petites touches, d'un quotidien terrifiant. Des moments bruts, abrupts, sans compassion, sans affectation. Presque rendus dans le dénuement, dans le retranchement des fioritures, épousant exactement ce qu'on éprouve et vit en prison. Sans grand effet, sans tapage. Mais avec beaucoup d'humanisme dans un univers déshumanisé. En toute humilité.
|