Résumé :
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En cette rentrée, Olivier Adam et Claudie Gallay publient deux romans, dont la trame, dans ses grandes lignes, pourrait sembler comparable : un jeune écrivain en devenir, torturé et précaire, s'éteint de manière violente. Vivant particulièrement mal le deuil, - c'est à dire incapable de le faire, précisément -, sa sœur met sa vie de côté pour comprendre les raisons profondes de cette disparition.Pourtant, là s'arrête la comparaison. La Marie de Gallay débarque en Avignon, pendant l'été noir du festival, alors que sous un soleil de plomb, grévistes et anti-grévistes s'entredéchirent pour savoir si les spectacles doivent ou non être maintenus. Elle vient trouver Odon, directeur d'un théâtre et d'une petite maison d'éditions, auquel son frère avait envoyé, quelques jours avant de disparaître, ses deux textes. Odon, précisément, a mis en scène cet été l'un des deux textes, et demeure particulièrement évasif au sujet du second. En arrière-plan de ce bras de fer : Mathilde, ancienne maîtresse d'Odon devenue comédienne vedette sous le pseudonyme de La Jogar ; Isabelle, mémoire vivante de l'histoire du Festival, et Julie, fille d'Odon intégrée à sa troupe malgré ses médiocres compétences d'actrice.Ici, il est question, sur fond de scènes et de représentations (dans tous les sens du terme), de secrets et de faux-semblants, des différentes façons d'assumer la trahison d'un auteur désespéré, et du rapport de l'œuvre à son créateur. On peine d'abord quelque peu à se laisser embarquer dans le roman, pour se laisser ensuite porter, totalement, par la plume efficace de l'auteur et la structure choisie - en mosaïque, pour mieux nous faire observer, tour à tour, les différents angles de vue d'une même affaire. Un réel plaisir de lecture, qui ouvre de nombreux champs de réflexion.
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