Résumé :
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Comme prévu, pour le 30e anniversaire et le 30e album de Thorgal, le scénariste Jean Van Hamme passe le relais de sa série mythique à Yves Sente. Comme prévu, désormais nous n’allons plus suivre les aventures de Thorgal, mais celles de son fiston, Jolan (d’où le titre). Cet épisode reste pourtant dans la continuité narrative des précédents. Si l’on suit évidemment les mésaventures de Jolan, de nombreuses séquences montrent les préoccupations (légitimes !) de la famille Aegirsson, retraitée et sédentarisée. En bon repreneur qui se respecte, Yves Sente sait que l’un des épisodes cultes est sans doute les archers (t.9). Il épouse donc le même type de trame, en plaçant son jeune héros face à une série d’épreuves inventives et 4 concurrents chevronnés. Les grincheux grincheront « woheu Thorgal, c’est pu pareil ». Les enthousiastes s’enthousiasmeront « Un trépident vent de fraîcheur ! » Tentons de rester neutre. Cette reprise respectueuse se fait sans dénaturer l’esprit de la série, et au contraire, rénove le sel qui manquait aux « derniers Van Hamme ». Certes, le récit comporte son lot de passages obligés, un peu téléphonés (devinez qui pose les pieds sur « le seuil de l’initiation » ?). En prenant un peu de hauteur, ce 30e album se présente comme l’épisode de transition idéal en quelque sorte, qui permet à la fois de retrouver les fondamentaux de la série (quête initiatique + épreuves + monde fantastique) et de mettre en place une suite prometteuse (Sente a signé pour au moins 4 albums). En outre, le scénariste se permet un cliffhanger un peu osé en relançant un nom qu’on croyait oublié à tout jamais, Kriss de Va… (mais non j’l’ai pas dit !). Enfin, un dernier détail et pas des moindres : Gregorz Rosinski dessine vraiment comme un dieu.
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