Résumé :
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"Un jour, ma mère a été clouée au mur. Ca a commencé par la chute de la scie sauteuse. La scie sauteuse est tombée, papa s'est penché pour la rattraper et il est passé par-dessus bord. Il est tombé de quarante mètres, la hauteur de son échafaudage rehaussé du clocher de l'église dont il sculptait les abat-sons. Il a cogné contre le trottoir et il a explosé. C'était une catastrophe. Pour le quartier de Belzunce où nous habitions, parce qu'il en était l'unique menuisier, pour maman et moi, parce qu'il était notre seul papa." Alors a commencé le défilé de tous les gens qui lui avaient passé une commande : le nouveau menuisier était un incapable, alors il leur fallait les plans. Mme Coudjaja réclamait ceux de sa chère villa, Chichi de la Goulette, M. Pettilundi avait besoin de caisses pour expédier ses pianos en Chine, et M. Parawan avait cinquante cadavres sur les bras et plus un seul cercueil. Ils sont tous venus supplier Optima, la veuve, de leur donner les plans. Optima a refusé. Elle s'est contentée d'ajouter une septième manche au pull qu'elle était en train de tricoter. La tension montait, M. Pettilundi était au bord des larmes, et Mme Coudjaja n'arrêtait pas de manger. Heureusement, il y avait la tante Jules.
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