Résumé :
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L'Algérie paie son passéSérail muet, le pouvoir algérien impose la loi du silence à tous ceux qui participent au système FLN depuis l'indépendance. Pour la première fois, un ancien responsable algérien de haut rang retrace, sans concessions ni calculs, l'histoire de ces trois décennies. Conseiller économique au cabinet du président Chadli avant l'explosion d'octobre 1988, Ghazi Hidouci fut ministre de l'Economie et des Finances entre 1989 et 1991. Formé à l'école du Plan socialiste, ce technocrate discret et tolérant a pourtant été le principal artisan des réformes libérales qui s'engagèrent sous l'autorité du Premier ministre des réformateurs, Mouloud Hamrouche: autonomie des entreprises publiques, libération des prix et des salaires, suppression des grands monopoles d'importation, concurrence dans l'accès aux devises.Habilement présentée par les conservateurs comme le bradage de l'Algérie au capitalisme international - un procès facile dans ce pays, où l'opinion publique est restée populiste et égalitaire -, la libération inachevée de 1989-1991 buta sur bien d'autres résistances. Le bilan des trente dernières années par Ghazi Hidouci n'est pas plus tendre pour Boumediene, président de 1965 à 1979, qui a engagé l'Algérie dans la modernité avec les méthodes les plus archaïques et les plus féodales, que pour Chadli, dont le livre offre, en creux, un terrible portrait de roi fainéant.
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