Résumé :
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La talentueuse romancière de Truismes revient avec un livre sur la mémoire et l'absence, où elle prend le risque de l'expérimentation : pari réussi. ...Fugue, fuite, disparition, présence-absence, somnambulisme, accidents de mémoire : le roman joue de tous ces thèmes en d'infinies variations, sur le mode du fragment et du collage, en n'utilisant que le seul monologue intérieur. L'écriture souple et inventive, fait flèche de tout bois et s'approprie toutes sortes de matériaux bruts qui apparaissent comme des corps étrangers dans le texte, avec leur typographie propre, ou qui se fondent en lui comme des pensées intimes... » Isabelle Martin, Le Temps,1 septembre 2001 « Ici, dans Bref séjour chez les vivants - titre superbe et parfaitement adapté -, un degré supplémentaire est franchi. Mais c'est plus qu'un degré, c'est l'échelle dans son entier ! La dunette mentale a elle-même disparu d'où l'on comptabilisait les "grains de conscience ou de mémoire". Il n'y a plus de lieu, plus d'appui, même fragile, pour constater et décrire les distorsions du réel. On est en leur milieu, exposés aux mêmes déformations, à de semblables dérives. L'audace est de taille, et le lecteur est, c'est le moins qu'il puisse ressentir et avouer, dérouté de ses voies ordinaires. Où donc sommes-nous ? A l'intérieur des têtes, des consciences, des esprits... Une savante machine romanesque enregistre leurs pensées, leurs sentiments, sans chercher à les reconstituer mais en les livrant en l'état, pris dans leur sphère propre. Cela donne parfois les apparences de la confusion. La ponctuation participe du désordre, celui auquel une banale syntaxe ne pourrait rendre justice. Mais rien n'est banal dans ce Bref séjour... que l'écrivain nous invite à partager. Inconfort assuré. » Patrick Kéchichian, Le Monde, 31 août 2001
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