Résumé :
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La critique [evene] par Mathieu Laviolette-SlankaAu nom de John Grisham, les têtes tournent et l’amateur de série noire à la sauce judiciaire se jette par réflexe dans la librairie la plus proche. ‘L’Accusé’, dernier en date d’une longue production, est un des rares récits de l’auteur à n’être pas une fiction. On s’y plonge avec d’autant plus de curiosité.Première remarque : le style lent et répétitif. Traduction poussive ou bien volonté de l’auteur de symboliser la lourdeur du système judiciaire américain ? Quoi qu’il en soit, on s’y perd vite, et c’est dommage : l’histoire de Ron Williamson, condamné plusieurs fois à mort bien qu’innocent, pouvait donner lieu à un violent pamphlet contre la peine capitale et le système judiciaire des Etats-Unis. Au lieu de cela, on se prend à souhaiter la fin rapide de ce type qui ne sait que répéter son innocence et joue de malchance avec ses avocats.Dans un souci d’exactitude et d’honnêteté, Grisham, ancien juriste, n’hésite pas à accumuler les noms de tous les défenseurs successifs de l’accusé, associés à une longue liste d’experts scientifiques, tous plus incompétents les uns que les autres. Il en va de même avec les médicaments que Ron, naturellement instable et rendu violemment dépressif par l’incarcération, ne prend pas. Cette avalanche de substantifs et de noms propres, s’il part d’une réalité, rentre en contradiction avec le rythme attendu d’un thriller, voire même le dessert plus qu’il ne renforce la position - évidente dans l’ironie et le sarcasme, mais tellement attendue - de l’auteur.Au terme d’une lecture fastidieuse, on n’apprend rien de plus que ce que l’on savait déjà, à savoir que l’homme est un loup pour l’homme, qu’on ne prête qu’aux riches, etc., mais on reste également sceptique quant à la qualité rédactionnelle de l’auteur : face à un rapport de police de 350 pages, avec l’ennui et les longueurs que cela comporte, celui qui attendait un polar à
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