Résumé :
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Variations sur une histoire apparemment simple : une mère et son fils, un père et sa fille, se croisent un court moment lors de leur promenade au parc. Le point de vue différent de chacun des quatre personnages, tour à tour narrateurs, est pris en charge à la fois par le langage, la typographie et l'image prolixe. Fil rouge à travers l'œuvre de Browne, les clins d'œil à ses autres livres et aux arts, en particulier au surréalisme, abondent. De plus, " Une histoire à quatre voix " est la reprise d'un autre album publié en 1987 " Une promenade au parc " (Flammarion) et il est intéressant d'observer l'évolution entre ces deux albums, comme la transformation des premiers personnages humains en singes…Il semble que pour Anthony Browne, cette histoire de rencontres impossibles dans un parc soit très importante puisque vingt ans après, il la reprend, la réécrit d’une manière à nous inviter à comprendre quelque chose qui dépasse l’histoire : des individus peuvent prisonniers de comportements sociaux et psychologiques qui les empêchent de se rencontrer, de s’apprécier ou de se connaître. Mais s’il semble ne pas avoir beaucoup à espérer des adultes, peut être que les enfants réussiront davantage à faire tomber les barrières ? Néanmoins, l’auteur n’hésite pas à nous mettre en garde-ne rêvons pas trop-, la fleur n’est qu’un coquelicot, c’est fragile, ça fane vite ! Et les nombreuses allusions à Magritte ne sont pas sans nous laisser penser à son tableau La trahison des images, comme s’il ne fallait jamais se fier aux apparences. Derrière chaque histoire se cache non pas une autre histoire mais tout simplement des histoires. c’est la pluralité des discours qui fait toute la richesse de l’interprétation.
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