Résumé :
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« Comme toujours, chez Habibi, cela commence par la réapparition, inattendue et inexplicable, d'une adolescente aimée jadis, et sur laquelle les années ne semblent pas avoir eu de prise : Soraya, la « fille de l'ogre », l'énigmatique sauvageonne des pentes du Carmel. Comme toujours, chez Habibi, cet événement marque le retour d'un passé refoulé, et sert de prétexte à une nouvelle exploration de l'« exil intérieur » dans lequel il voit une dimension essentielle de l'expérience des Arabes d'Israël. Mais, si l'on retrouve ici tous les mythes familiers de l'auteur, ses lectures aussi étendues que diverses, ses souvenirs d'enfance et d'adolescence, son incurable nostalgie et sa passion pour la pêche à la ligne, cette « féerie » marque aussi une évolution importante dans son art qui, tout en s'affranchissant de plus en plus de toute contrainte narrative, se tourne de façon plus marquée vers des thèmes personnels, délaissant la veine satirique et la critique sociale qui marquaient les Aventures extraordinaires de Sa'îd le Peptimiste et Péchés oubliés. Cette évolution - qui n'est pas sans rapport avec la crise intérieure vécue par l'auteur dans les années 1980, crise qui devait culminer par sa démission du Parti communiste palestinien, dont il était l'un des chefs historiques - donne à ce récit, où la fiction se mêle indissociablement au témoignage, une résonance nouvelle, à la fois plus subjective et plus universelle.
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