Résumé :
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Spécialiste des questions nucléaires à la FRS, Bruno Tertrais s’attaque ici au « réseau Khan », du nom du « père » de la bombe au Pakistan, dont on s’est aperçu le rôle en matière de prolifération. Véritable enquête qui en prend le style d’écriture, l’ouvrage retrace minutieusement les connexions liant Khan à un certain nombre de proliférateurs mais aussi l’histoire d’un homme qualifié par un ancien chef du Mossad comme l’un des rares à avoir changé à lui seul le cours de l’histoire. Mais il s’agit aussi de voir le poids de la Chine dans le programme pakistanais, de même que les ramifications de ce dernier, qui ne renvoient pas uniquement à l’enrichissement de Khan. Intérêts politiques nationaux et intérêts particuliers se mêlent ici étroitement, avec des conséquences potentielles pour le moins désagréables : l’Arabie saoudite disposant de sa propre force nucléaire, par exemple. Ce faisant, l’auteur examine une série d’efforts nationaux, algérien, turc ou égyptien, tout en omettant ni la contextualisation historico-politique, ni les facteurs techniques et doctrinaux. En somme, un très bel exercice de style, au demeurant particulièrement instructif, bien étayé et servi par la présence de nombreuses annexes. Ce qui ne manque pas, également, de laisser songeur quant à l’efficacité non seulement du Traité de Non Prolifération mais aussi des « efforts » et des « pressions » diplomatiques devant réduire la probabilité d’une multiplication du nombre d’États détenteurs d’armes nucléaires.
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