Résumé :
|
Qu'un homme politique, ex-ministre, s'avoue mélomane confirmé suscite une curiosité bienveillante. Qu'il choisisse le chef d'orchestre Carlos Kleiber (1930-2004) témoigne d'un goût très sûr. Mais ce musicien imprévisible, surdoué, était rongé par le doute - « la musique est une incertitude », disait-il. Aussi raconter la vie du maestro à travers le dialogue entre un violoniste qui joua sous sa direction et un journaliste laisse le lecteur sur un point d'orgue. Est-ce une biographie romancée ? Un roman biographique ? Un essai ? Malgré quelques erreurs factuelles - la « Symphonie inachevée » fut enregistrée à Vienne et non à Berlin; Kleiber dirigea le concert du nouvel an en 1989 et non en 1986 - Bruno Le Maire maîtrise son sujet. Il fait partager sa passion pour cet artiste rare qui disposait d'un répertoire restreint. En revanche, il ne parvient pas à expliquer sa singularité, autrement que par des formules convenues : « Aucun chef ne montait à son pupitre aussi bien préparé que Carlos »;« Carlos ne jouait pas la tempête : il était la tempête. » La musique absolue résiste à la parole.
|