Résumé :
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Plus qu'un roman, Zone est un spectacle tragique : sur scène, les choeurs antiques pleurent l'horreur du monde, et dans les gradins, à moins que ce ne soit du haut de l'Olympe, les dieux, grands manipulateurs, se régalent des passions humaines. Mathias Enard, aède intraitable aux méchantes ruses, a composé une Iliade contemporaine aux scènes terrifiantes, où l'on peine parfois à reprendre haleine. La zone est partout : dans les villes dont les murs résonnent des plaintes des suppliciés, dans les vallées fumantes de la Somme ou de Bosnie, dans les villages ©détruits ou les bourgades violées. C'est un périple sanglant à travers ses souvenirs qu'effectue le héros-narrateur : des camps de Birkenau, Theresienstadt, Treblinka ou Sobibór, des ruines de Beyrouth ou des ©cachots de Palmyre, des fosses communes de la guerre d'Espagne ou des rues dévastées du Moyen-Orient... de partout les spectres tourmentent les survivants. La valise de l'homme espion est pleine de pillages et d'exactions, de victimes et de bourreaux, voire de victimes qui devinrent à leur tour des bourreaux. Rien n'est simple dans notre histoire, qui nous menotte à jamais. Et s'il faut des personnages - puisqu'il s'agit d'un roman ou supposé tel -, le héros, entre cauchemars et soûleries, erre de femme en femme. ©Elles se nomment Marianne, Stéphanie ou ©Sashka, mais elles ne sauveront pas ©celui qui ne croit même plus en une ©rédemption possible.
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