Résumé :
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Le rire est un réflexe, paraît-il. Quelque chose comme un éternuement. Ca c’est pour son usager. Chez le créateur, il relève plutôt d’une seconde nature, un état d’esprit qui procède d’une ascèse, comme un musicien fait ses gammes. C’est visible chez Geluck : il vous prend un sujet de société : l’adoption chez couples gays, le quota des minorités visibles à la télévision, la publication d’une nouvelle édition du dictionnaire, le problème de l’obésité, de l’interdiction de la cigarette, les photos volées de la presse people,… et il vous le retourne dans tous le sens jusqu’à y trouver la faille où il peut y glisser un trait d’absurdité.
Cela reste très en surface, sans agressivité excessive, avec parfois cette poésie que l’on retrouve dans les cadavres exquis des Surréalistes. C’est que Philippe Geluck est issu d’un pays absurde, comme Achille Chavée et Maurice Grevisse, Hergé et Simenon, James Ensor et Magritte, des fins manipulateurs de mots et d’images, aux œuvres complexes révélatrices de l’âme, et qui bientôt, comme naguère le père Ubu de Pologne, viendront peut-être un jour de « Nulle-part ».
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