Résumé :
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Le point de départ narratif est classique : un événement cataclysmique (ici, l'ouragan Katrina ; ailleurs, un naufrage, un tsunami, une pandémie, voire la disparition de 99% de l'espèce humaine) pousse un personnage ou un groupe de personnages, coupé(s) du monde, à se confronter à la fois à leur passé (examen de conscience), à leur présent (la survie) et à leur futur (envisager le retour à la normale, abandonner tout espoir ou construire une société nouvelle).Cet Ouragan-ci s'abat sur la Nouvelle-Orléans, et sur une troupe de personnalités idéal-typiques : Josephine Linc. Steelson, « négresse » antédiluvienne qui sait autant qu'elle l'accepte que sa fin est proche – et avec la sienne, celle d'une culture, d'une Ville toute entière ; Keanu, fiancé fuyard, réalisant enfin, six ans trop tard, qu'il ne trouvera pas le bonheur dans le pétrole texan mais auprès de sa Rose ; Rose, donc, mère célibataire dont tout porte à croire que les événements la dépassent ; un révérend charitable, la main tendue vers les moins bien lotis ; enfin, une troupe de prisonniers, abandonnés dans la débâcle, pris au piège de leurs cellules inondées.D'un côté, Katrina, qui avance irrémédiablement vers un but qu'elle seule connaît. De l'autre, la chose n'est plus un secret, des pouvoirs publics aux abonnés absents. Entre les deux, tous ces personnages, pris dans l'oeil du cyclone, balayés comme des fétus de paille, scrutés à la loupe, l'un après l'autre, par le microscope hypersensible de Laurent Gaudé.
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